La fonderie> Les étapes de la fabrication d’une cloche
La fabrication d’une cloche nécessite un grand savoir-faire. A chaque cloche correspond une note précise. Cette note dépend du diamètre de la cloche et du rapport entre son diamètre et son épaisseur. Depuis 30 ans, la fonderie Cornille Havard a modélisé son profil sur informatique et le fait évoluer en fonction de l’évolution de notre procédé de fabrication. Nous calculons le profil sur informatique et découpons ce profil au laser sur des plaques que l’on appelle les gabarits. Les gabarits sont montés sur un axe et servent de guides dans la construction des différentes parties du moule. Cette technique de moulage est appelée « au trousseau ».
La fabrication du moule en quatre étapes
Pour faire une cloche nous allons construire un moule qui correspond à l’empreinte en creux de la future cloche et que l’on va remplir avec du métal en fusion. Pour résister à cette température, nous allons utiliser un matériau de moulage composé d’argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre.
Le noyau
A l’aide du gabarit intérieur l’équipe de Cornille Havard commence par construire une maçonnerie de briques réfractaires qui va servir d’armature pour soutenir le reste du moule. Elle est recouverte de ce mélange d’argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre et va donner la forme intérieure de la cloche. Cette première partie du moule – appelée le noyau – sera recouverte d’une couche isolante pour la séparer de la partie suivante, la fausse cloche.
La fausse cloche
On change alors de gabarit pour construire la seconde partie du moule, que l’on appelle la fausse cloche parce qu’elle a la même forme que la future cloche en bronze. Elle est faite en argile et est recouverte de cire pour la lisser parfaitement et former les filets. Puis on vient y poser les décors qui ont été préparés en cire.
La chape
A l’aide de pinceaux très fins, la fausse cloche est enduite de plusieurs couches du mélange argile, crottin de cheval et poils de chèvre, ces couches de plus en plus épaisses vont venir former une carapace autour de la fausse cloche, appelée la chape. Pendant toute la fabrication du moule, on entretient un feu de charbon de bois à l’intérieur du moule qui va faire sécher les différentes couches d’argile. Quand la chape est suffisamment épaisse on force le feu de charbon de bois. Les lettres et les décors en cire vont fondre et laisser alors leur empreinte en creux et à l’envers dans la partie extérieure du moule, la chape. La couche de cire entre la fausse cloche et la chape a également fondu. On peut donc soulever la chape, casser la fausse cloche et reposer la chape sur le noyau. On obtient alors un vide entre les deux où l’on viendra verser le métal. Les décors qui se trouvaient en creux et à l’envers dans la chape vont se retrouver à l’endroit et en relief sur la cloche en bronze.
La Couronne
On part d’un modèle en cire qu’on enduit d’argile. Cet élément est ensuite chauffé dans une étuve à 200°C, afin que la cire fonde et laisse son empreinte en creux. C’est la technique dite de « la cire perdue » que nous utilisons aussi pour les décors. Le moule de la couronne est ensuite ajusté sur le moule de la cloche et tout sera coulé en une seule fois.
La coulée de la cloche
Le décochage
Après la coulée, le moule va refroidir environ une semaine voire plus selon la taille, puis il sera cassé pour obtenir la cloche brute de fonderie. Ensuite l’équipe Cornille Havard sable la cloche, la polit, la cisèle et enfin l’accorde.
L’accordage
Dans la tradition chrétienne, on accorde les cloches sur les cinq premières harmoniques :
1. Le bourdon qui est l’octave basse 2. Le fondamental à l’octave au-dessus 3. La tierce mineure du fondamental 4. La quinte 5. La nominale qui caractérise la cloche
Pour mesurer la note et les notes partielles, on utilise un analyseur de spectre électronique et c’est l’accordeur par son savoir-faire qui va choisir à quel endroit et sur quelle profondeur il faudra enlever du métal par meulage intérieur.